OMS - La dépénalisation du cannabis ? - Kazakhstan
le 26/02/2018 à 20:04 Citer ce message
Commission : OMS (Organisation Mondiale de la Santé)
Question : La dépénalisation du cannabis ?
Auteur : Kazakhstan
Le cannabis, à l’origine une plante, est aujourd’hui, la drogue illicite la plus consommée du monde et particulièrement en Asie (comptant 34 % des consommateurs dans le monde). On estime à plus de dizaines de milliers de tonnes la production annuelle de cannabis à l’échelle mondiale. La dépénalisation du cannabis est donc un réel enjeu d’actualité. Si aujourd’hui certains états ou pays ont dépénalisé et autorisé la possession ainsi que l’utilisation du cannabis à l'intérieur de leurs frontières, cette drogue reste majoritairement illicite dans la plupart des pays. Bien que le cannabis soit traité au niveau pénal au même titre que les autres drogues selon la Convention unique sur les stupéfiants de 1961, il est observable qu’une indulgence des sanctions est réalisée lors d’infractions liée au cannabis, par rapport à celles portant sur d’autres drogues. Le Kazakhstan, pays exportateur et source de cannabis, considère toute possession, utilisation, culture et trafic de cette plante, illégal.
Cette plante cultivée depuis des siècles au Kazakhstan est toujours omniprésente sur le territoire. Les plus grands champs de cannabis dans le monde sont donc situés dans le pays. D’après le rapport mondial sur les drogues de 2006 réalisé par l’ONUDC (Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime), il existe jusqu’à 400 000 hectares de cannabis poussant à l’état sauvage dans la vallée de Chui (ou Tchouï) au Kazakhstan. Le cannabis poussant sur le territoire kazakhstanais est particulièrement utilisé pour produire de la résine de cannabis (appelée haschich) par sa teneur élevée en THC (tétrahydrocannabinol : molécule active du cannabis), allant jusqu’à 4%. Par conséquent, non seulement le cannabis, grâce à sa culture abondante dans la région, est utilisé localement (la consommation du cannabis représente 20% des drogues consommées dans l'état en 2004) mais sa production, à travers la résine (7% de la production mondiale) et les feuilles de cannabis, crée un commerce et donc un trafic avec ses pays voisins. Ainsi selon les autorités russes 15% des feuilles de cannabis consommées dans leur pays sont produites au Kazakhstan. Cependant la récolte du cannabis et sa vente ne sont pas autorisées au Kazakhstan ainsi se font-elles illégalement via des trafics frauduleux.
En effet malgré son importante culture dans le pays, ni son utilisation, ni sa possession, ni sa vente n’est autorisée dans l’état qui conserve des lois antidrogue très strictes post-soviétique et impose donc de sévères sanctions dans le cadre d’infractions. Ainsi durant les années 2004 (toujours selon le rapport mondial sur les drogues de 2006), plus de 21 000 kg de feuilles de cannabis au Kazakhstan et plus de 25 laboratoires illicites, en Asie, produisant du cannabis ont été saisis. De plus, en 2011 les services de lutte antidrogue de l’état ont saisi plus de 27 tonnes de cannabis et ont arrêté plus de 1 950 criminels portant sur des crimes de drogues. De plus, pour se débarrasser du cannabis dans la région, les autorités kazakhes ont lancés des opérations d'éradication. Ces éradications du cannabis étant basées sur les arrachages des plants, par saisies et destructions de la plante, le Kazakhstan a eu beaucoup de mal à stopper sa culture, sa possession et son trafic. Si cette éradication est si dure à mettre en place c’est notamment dû au paysage et aux cultures complexes du cannabis dans les vallées (petites parcelles dispersées sur un territoire très vaste). En 2011, une de ces opérations : l'Opération Kendir, permet la destruction de 30 hectares et 4 tonnes de cannabis. En 2008, l’état propose également des amendements sur le Code pénal, afin de sévir ses sanctions sur les crimes de drogues, indiquant une augmentation des peines d’emprisonnement allant jusqu’à l’emprisonnement à perpétuité pour les crimes les plus graves (les personnes en dessous de l’âge de 18 ans ou au-dessus de 65 ans ne peuvent être emprisonnées à vie selon l’article 48 du Code). Enfin même si en 2014 le parlement a eu des discussions autour de l’utilisation légale des champs de cannabis, la dépénalisation de cette plante n’est pas encore d’actualité pour l’état.
Cependant le Kazakhstan est bien conscient que cette plante fait l’objet de nombreuses recherches scientifiques notamment sur ses propriétés thérapeutiques. Ainsi, la députée kazakhstanaise, Dariga Nazarbayeva, a proposé de louer la vallée de Chui (ou Tchouï) à des entreprises pharmaceutiques afin de produire des médicaments grâce au cannabis et de permettre des recherches médicales et scientifiques plus approfondies sur la plante et ses propriétés. La société Xeloria aurait donc pour projet de fabriquer des médicaments, des fibres ainsi que d’autres produits par la transformation du cannabis de vallée de Chui. Cependant dans l’attente des validations des démarches administratives, le projet n'est pas effectif dans l'immédiat. La dépénalisation du cannabis au Kazakhstan permettrait en plus, de créer de nouveaux emplois (le nombre de demandeurs d’emploi étant élevé), dans les récoltes de cannabis ou dans les nouvelles usines pharmaceutiques.
Le Kazakhstan considérant toute possession, culture, utilisation ou vente du cannabis comme illégale, n’est donc pas fermé à la question de la dépénalisation de cette plante qui permettrait de nouveaux emplois, des recherches plus approfondies et donc des avancées dans le domaine médical. Cependant, l’état par cet acte ne voudrait pas inciter les plus jeunes à sa consommation, cette drogue étant mal connue et dangereuse. Ainsi certaines mesures sont à prendre : comme une campagne d’information sur les dangers de cette drogue chez la population (notamment les plus jeunes) mais aussi la mise en place de recherches scientifiques et médicales plus approfondies sur cette plante afin de produire des médicaments de façon légale à partir du cannabis.
Question : La dépénalisation du cannabis ?
Auteur : Kazakhstan
Le cannabis, à l’origine une plante, est aujourd’hui, la drogue illicite la plus consommée du monde et particulièrement en Asie (comptant 34 % des consommateurs dans le monde). On estime à plus de dizaines de milliers de tonnes la production annuelle de cannabis à l’échelle mondiale. La dépénalisation du cannabis est donc un réel enjeu d’actualité. Si aujourd’hui certains états ou pays ont dépénalisé et autorisé la possession ainsi que l’utilisation du cannabis à l'intérieur de leurs frontières, cette drogue reste majoritairement illicite dans la plupart des pays. Bien que le cannabis soit traité au niveau pénal au même titre que les autres drogues selon la Convention unique sur les stupéfiants de 1961, il est observable qu’une indulgence des sanctions est réalisée lors d’infractions liée au cannabis, par rapport à celles portant sur d’autres drogues. Le Kazakhstan, pays exportateur et source de cannabis, considère toute possession, utilisation, culture et trafic de cette plante, illégal.
Cette plante cultivée depuis des siècles au Kazakhstan est toujours omniprésente sur le territoire. Les plus grands champs de cannabis dans le monde sont donc situés dans le pays. D’après le rapport mondial sur les drogues de 2006 réalisé par l’ONUDC (Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime), il existe jusqu’à 400 000 hectares de cannabis poussant à l’état sauvage dans la vallée de Chui (ou Tchouï) au Kazakhstan. Le cannabis poussant sur le territoire kazakhstanais est particulièrement utilisé pour produire de la résine de cannabis (appelée haschich) par sa teneur élevée en THC (tétrahydrocannabinol : molécule active du cannabis), allant jusqu’à 4%. Par conséquent, non seulement le cannabis, grâce à sa culture abondante dans la région, est utilisé localement (la consommation du cannabis représente 20% des drogues consommées dans l'état en 2004) mais sa production, à travers la résine (7% de la production mondiale) et les feuilles de cannabis, crée un commerce et donc un trafic avec ses pays voisins. Ainsi selon les autorités russes 15% des feuilles de cannabis consommées dans leur pays sont produites au Kazakhstan. Cependant la récolte du cannabis et sa vente ne sont pas autorisées au Kazakhstan ainsi se font-elles illégalement via des trafics frauduleux.
En effet malgré son importante culture dans le pays, ni son utilisation, ni sa possession, ni sa vente n’est autorisée dans l’état qui conserve des lois antidrogue très strictes post-soviétique et impose donc de sévères sanctions dans le cadre d’infractions. Ainsi durant les années 2004 (toujours selon le rapport mondial sur les drogues de 2006), plus de 21 000 kg de feuilles de cannabis au Kazakhstan et plus de 25 laboratoires illicites, en Asie, produisant du cannabis ont été saisis. De plus, en 2011 les services de lutte antidrogue de l’état ont saisi plus de 27 tonnes de cannabis et ont arrêté plus de 1 950 criminels portant sur des crimes de drogues. De plus, pour se débarrasser du cannabis dans la région, les autorités kazakhes ont lancés des opérations d'éradication. Ces éradications du cannabis étant basées sur les arrachages des plants, par saisies et destructions de la plante, le Kazakhstan a eu beaucoup de mal à stopper sa culture, sa possession et son trafic. Si cette éradication est si dure à mettre en place c’est notamment dû au paysage et aux cultures complexes du cannabis dans les vallées (petites parcelles dispersées sur un territoire très vaste). En 2011, une de ces opérations : l'Opération Kendir, permet la destruction de 30 hectares et 4 tonnes de cannabis. En 2008, l’état propose également des amendements sur le Code pénal, afin de sévir ses sanctions sur les crimes de drogues, indiquant une augmentation des peines d’emprisonnement allant jusqu’à l’emprisonnement à perpétuité pour les crimes les plus graves (les personnes en dessous de l’âge de 18 ans ou au-dessus de 65 ans ne peuvent être emprisonnées à vie selon l’article 48 du Code). Enfin même si en 2014 le parlement a eu des discussions autour de l’utilisation légale des champs de cannabis, la dépénalisation de cette plante n’est pas encore d’actualité pour l’état.
Cependant le Kazakhstan est bien conscient que cette plante fait l’objet de nombreuses recherches scientifiques notamment sur ses propriétés thérapeutiques. Ainsi, la députée kazakhstanaise, Dariga Nazarbayeva, a proposé de louer la vallée de Chui (ou Tchouï) à des entreprises pharmaceutiques afin de produire des médicaments grâce au cannabis et de permettre des recherches médicales et scientifiques plus approfondies sur la plante et ses propriétés. La société Xeloria aurait donc pour projet de fabriquer des médicaments, des fibres ainsi que d’autres produits par la transformation du cannabis de vallée de Chui. Cependant dans l’attente des validations des démarches administratives, le projet n'est pas effectif dans l'immédiat. La dépénalisation du cannabis au Kazakhstan permettrait en plus, de créer de nouveaux emplois (le nombre de demandeurs d’emploi étant élevé), dans les récoltes de cannabis ou dans les nouvelles usines pharmaceutiques.
Le Kazakhstan considérant toute possession, culture, utilisation ou vente du cannabis comme illégale, n’est donc pas fermé à la question de la dépénalisation de cette plante qui permettrait de nouveaux emplois, des recherches plus approfondies et donc des avancées dans le domaine médical. Cependant, l’état par cet acte ne voudrait pas inciter les plus jeunes à sa consommation, cette drogue étant mal connue et dangereuse. Ainsi certaines mesures sont à prendre : comme une campagne d’information sur les dangers de cette drogue chez la population (notamment les plus jeunes) mais aussi la mise en place de recherches scientifiques et médicales plus approfondies sur cette plante afin de produire des médicaments de façon légale à partir du cannabis.