ECOSOC - ALLEMAGNE - LYCEE HONORE DE BALZAC -L’intelligence artificielle (bionique, domotique, drone…) à l’assaut de l’économie réelle ?
Lola Grosjean--Emmerich
le 23/02/2018 à 16:26 Citer ce message
Commission : Conseil Economique et Social
Question : L’intelligence artificielle (bionique, domotique, drone…) à l’assaut de l’économie réelle ?
Auteur : Allemagne
Aujourd’hui, le 21ème siècle est inconcevable sans la présence, dans presque tous les domaines, de l’intelligence artificielle (IA). Ainsi auront lieu, du 13 au 19 juillet prochain à Stockholm en Suède, la 27ème Conférence internationale conjointe (IJCAI) et la 23ème Conférence européenne sur l’intelligence artificielle (ECAI). L’importance que l’Allemagne accorde à ce thème qui englobe maintes sciences, d’où sa complexité, se traduit par la participation de nombreux de nos experts en la matière, mais également par la présence de deux grands scientifiques de notre pays, Gerhard Lakemeyer et Bernhard Nebel qui siègeront avec quatre autres au Comité directeur de l’évènement.
A l’heure actuelle, la transformation numérique nous concerne plus que jamais auparavant et change le monde dans lequel nous vivons à très grande vitesse. En 1941, l’Allemand Konrad Zuse invente le premier ordinateur programmable, Ernst Dieter Dickmann crée ensuite le prototype de la voiture autonome, et en 2017, le prix allemand du futur est remis à Dr. Simon Haddadin et à Sven Parusel pour leurs travaux portant sur le thème : « L’Homme au cœur de la question – Des assistants robotiques pour un futur plus facile ». En constatant ce développement rapide, l’Allemagne s’interroge sur le rôle et l’usage qu’elle souhaite attribuer à l’intelligence artificielle de demain.
Pour faire face à la digitalisation, notre état a lancé en 2011, le projet d’avenir « Industrie 4.0 ». Cette plateforme, initiée par notre gouvernement s’appuie sur une stratégie hightech et vise à métamorphoser l’industrie allemande en une industrie du futur qui s’adapte pour ne pas perdre sa renommée et pour continuer à peser au niveau européen et mondial. Elle utilise l’IA dans toutes les branches pour accompagner les produits, de l’invention jusqu’au recyclage, en faisant usage des outils de la révolution numérique.
D’après une étude récente menée par Mc Kinsey, la croissance de l’intelligence artificielle s’élève à 25 % par an et selon une enquête PwC, les entreprises allemandes envisagent d’atteindre un degré de digitalisation de 84% dans les années à venir. Jusqu’en 2030, les robots ainsi que les ordinateurs autodidactes, moteurs de l’industrie allemande, seront en mesure d’augmenter le PIB de 4%. Pour atteindre ces prévisions, les entreprises doivent se moderniser continuellement. Le ranking des pays avec la plus grande densité de robots pour 10 000 employés place l’Allemagne en 4ème position du classement. Dans le secteur automobile, une main d’œuvre sur 10 est un automate.
L’utilisation des drones présente un autre domaine d’application de l’intelligence artificielle en pleine expansion. Tandis que le début de ces engins sans équipage s’est fait en tant qu’objet de loisir, l’Allemagne les utilise aujourd’hui dans différents champs d’activité : l’agriculture, la protection du gibier, l’assistance en cas de catastrophe naturelle, mais aussi pour le transport urgent de colis par exemple, pour n’en citer que quelques-uns. L’emploi des drones dans le contexte militaire est pratiqué mondialement et nous devons nous interroger sur l’autonomie d’action que nous leur accordons dans l’avenir, car ce dernier sera marqué par une guerre des intelligences entre celle de l’Homme et celle de la machine.
L’intelligence artificielle s’est également installée dans les maisons allemandes, parmi lesquelles, 1 million seront entièrement transformées en smarthouse à l’horizon 2020, grâce à des appareils connectés, automatisés et commandés à distance. L’économie de notre pays, ainsi l’estime ZVEH, compte environ 55 000 entreprises artisanales qui participent à cette transition et contribuent de ce fait à la croissance économique.
Nous constatons donc que l’intelligence artificielle offre avant tout un certain confort. Une étude récente de Bitkom, une fédération s’occupant de la politique économique innovatrice et basée sur une mise en réseaux permanante, le relate. Elle rapporte les attentes des Allemands face à l’IA de la façon suivante : 83% de la population souhaite une circulation routière plus fluide, en deuxième position se place avec 81% le souhait de l’allègement des activités impliquant des efforts physiques, et en troisième, l’aspiration de 68% des personnes interrogées à une accélération des procédures administratives.
C’est pourquoi nos efforts doivent en premier lieu être guidés par l’objectif de se servir des outils nous fournissant l’intelligence artificielle pour diminuer la pénibilité. Au sein du monde professionnel, où « l’economy of scales » va progressivement reculer pour laisser place à une économie entre paires, des problèmes de santé émergent comme par exemple ceux causés par des gestes répétitifs ayant pour conséquence des maladies comme les TMS (Troubles Musculo-Squelettiques). Notre délégation exige, dans la mesure du possible, que ces travaux soient effectués par des machines. La crainte, souvent mise en avant, que l’Homme pourrait se voir entièrement remplacé par des robots, n’est pas justifiée, car notre singularité se définit par nos sentiments, plus particulièrement par le besoin d’échange, de contact entre les humains, notamment dans le contexte médical, ainsi que par notre créativité et notre capacité à identifier de nouveaux modèles de référence constituant la base de notre évolution.
Afin de faire un bon usage de l’intelligence artificielle, l’Allemagne plaide pour l’élaboration de chartes éthiques, fondées sur des valeurs humanistes et non seulement sur la croissance économique qui a atteint son plus haut seuil. Tous les Hommes doivent pouvoir y participer de manière démocratique et ses effets néfastes sur notre planète doivent êtres anticipés et réduits au maximum avant que la situation ne devienne ingouvernable. Notre pays ressent une responsabilité morale aigue et souligne avec vigueur l’urgence absolue de s’engager pour nos générations futures, afin que l’intelligence artificielle soit encore plus intégrée dans le développement durable. Toute innovation doit ainsi recevoir l’équivalent d’un certificat de durabilité, existant en Allemagne depuis 2009 (délivré par le DGNB). C’est dans cette perspective, que notre délégation considère le bouleversement profond de notre vie en société et les changements fondamentaux engendrés par l’IA, comme indispensables et bénéfiques.
Question : L’intelligence artificielle (bionique, domotique, drone…) à l’assaut de l’économie réelle ?
Auteur : Allemagne
Aujourd’hui, le 21ème siècle est inconcevable sans la présence, dans presque tous les domaines, de l’intelligence artificielle (IA). Ainsi auront lieu, du 13 au 19 juillet prochain à Stockholm en Suède, la 27ème Conférence internationale conjointe (IJCAI) et la 23ème Conférence européenne sur l’intelligence artificielle (ECAI). L’importance que l’Allemagne accorde à ce thème qui englobe maintes sciences, d’où sa complexité, se traduit par la participation de nombreux de nos experts en la matière, mais également par la présence de deux grands scientifiques de notre pays, Gerhard Lakemeyer et Bernhard Nebel qui siègeront avec quatre autres au Comité directeur de l’évènement.
A l’heure actuelle, la transformation numérique nous concerne plus que jamais auparavant et change le monde dans lequel nous vivons à très grande vitesse. En 1941, l’Allemand Konrad Zuse invente le premier ordinateur programmable, Ernst Dieter Dickmann crée ensuite le prototype de la voiture autonome, et en 2017, le prix allemand du futur est remis à Dr. Simon Haddadin et à Sven Parusel pour leurs travaux portant sur le thème : « L’Homme au cœur de la question – Des assistants robotiques pour un futur plus facile ». En constatant ce développement rapide, l’Allemagne s’interroge sur le rôle et l’usage qu’elle souhaite attribuer à l’intelligence artificielle de demain.
Pour faire face à la digitalisation, notre état a lancé en 2011, le projet d’avenir « Industrie 4.0 ». Cette plateforme, initiée par notre gouvernement s’appuie sur une stratégie hightech et vise à métamorphoser l’industrie allemande en une industrie du futur qui s’adapte pour ne pas perdre sa renommée et pour continuer à peser au niveau européen et mondial. Elle utilise l’IA dans toutes les branches pour accompagner les produits, de l’invention jusqu’au recyclage, en faisant usage des outils de la révolution numérique.
D’après une étude récente menée par Mc Kinsey, la croissance de l’intelligence artificielle s’élève à 25 % par an et selon une enquête PwC, les entreprises allemandes envisagent d’atteindre un degré de digitalisation de 84% dans les années à venir. Jusqu’en 2030, les robots ainsi que les ordinateurs autodidactes, moteurs de l’industrie allemande, seront en mesure d’augmenter le PIB de 4%. Pour atteindre ces prévisions, les entreprises doivent se moderniser continuellement. Le ranking des pays avec la plus grande densité de robots pour 10 000 employés place l’Allemagne en 4ème position du classement. Dans le secteur automobile, une main d’œuvre sur 10 est un automate.
L’utilisation des drones présente un autre domaine d’application de l’intelligence artificielle en pleine expansion. Tandis que le début de ces engins sans équipage s’est fait en tant qu’objet de loisir, l’Allemagne les utilise aujourd’hui dans différents champs d’activité : l’agriculture, la protection du gibier, l’assistance en cas de catastrophe naturelle, mais aussi pour le transport urgent de colis par exemple, pour n’en citer que quelques-uns. L’emploi des drones dans le contexte militaire est pratiqué mondialement et nous devons nous interroger sur l’autonomie d’action que nous leur accordons dans l’avenir, car ce dernier sera marqué par une guerre des intelligences entre celle de l’Homme et celle de la machine.
L’intelligence artificielle s’est également installée dans les maisons allemandes, parmi lesquelles, 1 million seront entièrement transformées en smarthouse à l’horizon 2020, grâce à des appareils connectés, automatisés et commandés à distance. L’économie de notre pays, ainsi l’estime ZVEH, compte environ 55 000 entreprises artisanales qui participent à cette transition et contribuent de ce fait à la croissance économique.
Nous constatons donc que l’intelligence artificielle offre avant tout un certain confort. Une étude récente de Bitkom, une fédération s’occupant de la politique économique innovatrice et basée sur une mise en réseaux permanante, le relate. Elle rapporte les attentes des Allemands face à l’IA de la façon suivante : 83% de la population souhaite une circulation routière plus fluide, en deuxième position se place avec 81% le souhait de l’allègement des activités impliquant des efforts physiques, et en troisième, l’aspiration de 68% des personnes interrogées à une accélération des procédures administratives.
C’est pourquoi nos efforts doivent en premier lieu être guidés par l’objectif de se servir des outils nous fournissant l’intelligence artificielle pour diminuer la pénibilité. Au sein du monde professionnel, où « l’economy of scales » va progressivement reculer pour laisser place à une économie entre paires, des problèmes de santé émergent comme par exemple ceux causés par des gestes répétitifs ayant pour conséquence des maladies comme les TMS (Troubles Musculo-Squelettiques). Notre délégation exige, dans la mesure du possible, que ces travaux soient effectués par des machines. La crainte, souvent mise en avant, que l’Homme pourrait se voir entièrement remplacé par des robots, n’est pas justifiée, car notre singularité se définit par nos sentiments, plus particulièrement par le besoin d’échange, de contact entre les humains, notamment dans le contexte médical, ainsi que par notre créativité et notre capacité à identifier de nouveaux modèles de référence constituant la base de notre évolution.
Afin de faire un bon usage de l’intelligence artificielle, l’Allemagne plaide pour l’élaboration de chartes éthiques, fondées sur des valeurs humanistes et non seulement sur la croissance économique qui a atteint son plus haut seuil. Tous les Hommes doivent pouvoir y participer de manière démocratique et ses effets néfastes sur notre planète doivent êtres anticipés et réduits au maximum avant que la situation ne devienne ingouvernable. Notre pays ressent une responsabilité morale aigue et souligne avec vigueur l’urgence absolue de s’engager pour nos générations futures, afin que l’intelligence artificielle soit encore plus intégrée dans le développement durable. Toute innovation doit ainsi recevoir l’équivalent d’un certificat de durabilité, existant en Allemagne depuis 2009 (délivré par le DGNB). C’est dans cette perspective, que notre délégation considère le bouleversement profond de notre vie en société et les changements fondamentaux engendrés par l’IA, comme indispensables et bénéfiques.